C’est le genre d’idées où on se dit « bon sang mais c’est bien sûr ». A se demander pourquoi on n’y a pas pensé avant. D’ailleurs une ébauche était apparue il y a quelques temps lors de discussions nocturnes sur Twitter. C’était au moment du No Berlusconi Day transalpin, une initiative née sur le web qui avait remporté un succès conséquent.
Depuis les choses se sont précisées et la date du 27 mars a été fixée pour tenter une telle opération en France. Ses instigateurs ont créé un blog (clic clic clic) et un groupe Facebook (c’est ici), qui a dépassé les 300000 « adhésions », ainsi qu’un compte Twitter.
Voici cet appel
Les libertés les plus élémentaires sont bafouées chaque jour un peu plus.
Le principe d’égalité est systématiquement remis en cause, les ponctions se font sur ceux qui ont le moins, les cadeaux vont à ceux qui ont le plus. Le président de la République Française n’est pas le président de tous les français mais un chef de clan.
La fraternité, ciment du peuple, est méthodiquement mise en pièces, à la place on installe une politique de la peur des autres, une stratégie du choc.
Nicolas Sarkozy a failli dans son devoir de garant des idéaux de notre pays, il est de notre devoir de nous unir pour exiger sa démission.
Suivant le formidable exemple du No Berlusconi Day, nous simples citoyens, appelons toutes celles et ceux qui veulent agir contre Nicolas Sarkozy et contre sa politique à se joindre au No Sarkozy Day le 27 Mars 2010.
Cette mobilisation se tiendra partout en France à partir de 14 Heure devant les préfectures et les sous préfectures, à Paris place de la Bastille, et dans le monde entier devant les ambassades de France.
Notre mobilisation n’est rattachée à aucun parti, à aucun syndicat, à aucune association. Nous voulons simplement la démission de Nicolas Sarkozy.
A l’issue des manifestations se tiendront partout des assemblées générale populaires, afin de donner la parole au peuple.
Le pouvoir du peuple comme but, le pouvoir du peuple comme chemin, voila ce qu’est la démocratie, voila ce que doit être notre action !
Déjà des blogueurs ont manifesté leur soutien à la démarche (à l’exemple d’Hypos ici). Ici et là cependant certains doutent, soit par engoncement dans des considérations d’appareils, où on n’aime guère voir l’initiative venir d’ailleurs que des petits arrangements entre consanguins des pouvoirs, soit plus simplement par crainte d’un échec et de ses conséquences.
Pourtant, l’ombre d’aucun doute ne me semble permise. Et cette démarche serait dans tous les cas de figure salutaire marquant une réappropriation du débat. Explications.
Si ce No S-Day venait à connaitre l’échec, même relatif dans sa mobilisation, les conséquences à en tirer seraient pour le moins positives. Avec la politique économique suivie, les atteintes aux libertés permanentes, le détournement de pouvoir en cours… une évidence s’imposerait : seule une toute petite frange de la population est assez en désaccord pour le manifester, le reste soutenant le tout-petit-président et sa camarilla ou étant bien maintenue la tête dans le sac pour penser même à bouger. Il n’y aurait plus alors qu’à choisir la voie parallèle du drapeau pirate et d’hacktivités dans les TAZ que nous serions en mesure de nous constituer sous différentes formes, que ce soit par des démarches individuelles ou collectives.
A contrario, un succès ne se conçoit que d’ampleur. La première de ses conséquences envisageables – la plus évidente – pourrait être de ne pas en avoir. Pas d’apparentes en tout cas. Mais dans un tel cas deux failles d’envergure éclateraient au grand jour. La première consisterait à placer le pouvoir en place et l’occupant de l’Elysée dans une position plus que difficile et, avec une légitimité vacillante, dans l’impossibilité d’en appeler à une soi-disant onction populaire née de 2007. Il y aurait comme un état de sursis pour lui et il ne devrait agir qu’en tenant compte d’une possible et probable deuxième vague. Une fin de mandat sous haute surveillance en quelque sorte. La seconde serait dans la démonstration que les formations politiques en place et le système institutionnel ne sont pas à même de traduire la réalité d’une volonté populaire confisquée par une sorte d’élitocratie des baronnies et des allégeances.
Les autres conséquences possibles relèvent plus de la supputation et seraient fonction de la volonté et de la colère de la société. Elles pourraient aller d’un départ sine die des désavoués du printemps – on peut toujours rêver – à une poursuite par d’autres formes de la reprise en main collective de destins que l’on prétend nous confisquer. Le geste initial et les suites du mouvement auraient alors pour base le principe clair et simple que, malgré les tentatives à prévoir de recours à l’intimidation et à la répression, la « peur » changerait alors de camp. L’initiative et la responsabilité de dessiner les possibles du futur seraient reprises en mains par ceux auxquels seules elles appartiennent.
Quelque soit les plans sur la comète que l’on tire, ce No Sarkozy Day a le mérite d’ouvrir un champ des possibles…
gauchedecombat
2 janvier 2010
Le No sarkozy Day en créateurs de possibles, fallait oser, Donjipez ! bravo pour cette contribution.. pour l’instant, nous ne sommes que deux dans le google group à être pour, les autres se montrant quelque peu plus;.. hésitants. Q’uimporte, nous avancerons avec nos armes et notre volonté respectives;.. Et vive la résistance ! Aux idées malsaines et aux chemises brunes…
rimbus
2 janvier 2010
Bien analysé… il y a plein d’options possibles qui peuvent s’additionner, ou pas. Je pense aux gens qui font des manifs de droite, fort drôles, ou des happening façon « improv everywhere », le caractère innovant et déclalé peut se révéler très utile pour une deuxième vie sur les divers médias.
Edelihan
2 janvier 2010
salut, il me semble (parce que je vois les choses de loin…) que le bon lien vers le groupe facebook est celui ci :
http://www.facebook.com/group.php?gid=19735765963&ref=search&sid=100000045418759.1728297645..1
354 156 membres au lieu de 5097…
Nicolas
3 janvier 2010
« un succès ne se conçoit que d’ampleur. »
non ! Qu’avec succès. Sinon on continue à se faire enfumer.
rimbus
3 janvier 2010
ah ben tu vois hypos a changé de camp. Ton billet est à refaire
marie laure
3 janvier 2010
@Rimbus
C’est quoi cette manière de réduire les choses ?
Hypos n’a pas changé de camp ! Hypos regarde comment les choses s’enchainent et manifeste son désaccord, non avec l’idée générale qui me semble toujours intéressante de mobiliser largement autour d’un refus d’une certaine politique, mais avec le texte et la méthode.
J’ai informé sur mon blog parce que l’idée me semblait – certes inachevée – mais sympa et que cette idée devait être encore « polie » par les commentaires et réactions des uns et des autres.
Au final, je dis non parce que ce qui est fait est fait n’importe comment et donc est voué à l’échec. …Et ça, ce serait insupportable pour les français qui y auraient cru.
aliciabx
4 janvier 2010
Pourtant, comme je le dis de blog en blog : qui ne tente rien n’a rien.
D’ici le 27 mars, les gens se seront organisés. Et il n’est pas question qu’il y ait des dérapages.
Sinon, je n’en serais pas.
Si certains blogueurs ne sont pas d’accord, ils l’écrivent sur leur blog mais ne font pas une déclaration commune.
Cela fait plutôt suspect… Genre, on se planque…
Alors arrêtez de le critiquer, cela donne une parfaite inadéquation.