Une usine à gaz de la médiacratie pour tortiller du tweest entre soi

Posted on 14 janvier 2010

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Branle-bas de combat hier soir sur Twitter. Me reconnectant depuis le boulot, je m’aperçois que ça #tweest dans tous les coins. Quoi que c’est m’interloque-je ? Vite mis au jus, on m’apprend que quelques tenants des ordres en place sont réunis en raout pour voir défiler les tweets ainsi taggés et s’auto congratuler sur la web démocratie. Un truc du genre quoi. Heureusement, que quelques malins ont vite détourné la chose pour un peu de LoL initial sur le mode d’un « cass’ toi pov con » collectif.

N’empêche que Le Post et la Netscouade (ça vaut le coup de creuser un peu ce que peut être une telle agence) à l’origine du bidule viennent de réinventer l’eau tiède et le concept de l’entre-soi politico-médiatique. Rien de neuf quoi si ce n’est un bon retour en arrière recolorié en 2.0 voire plus si affinités.

Une page de ce site qui, à côté d’hypothèses intéressantes, a surtout pris le parti de monter en une du fait divers et du pipole et conçoit le journaliste comme un deskeur-recopieur d’infos produites par d’autres agences ou rédactions, ou bien fournies par le fil des commentateurs et blogueurs associés comme soutiers sans solde et aux dérives parfois patentes, est consacrée à ce tweest again à (contre 😉 ) Moscou. On y suit danc l’activité twitteuse d’un quarteron bien peu légitime.

Un oeil dessus suffit pour piger la base du bidule (c’est là, vous verrez vous-mêmes) : comme au bon vieux temps les politiques et les journalistes en élite éclairée et le reste des pécores en suiveurs de leurs gazouillis convenus. Un deuxième coup d’oeil plus insistant et on découvre que ne sont présentes que les forces politiques de la pensée unique et du combo UMPS.

Côté médias c’est la même chose : une liste de titres et journalistes parisiens de l’entre soi et des collusions, pas de représentants de la PQR, pourtant peu encline à la déviance idéologique, ni de journalistes indépendants; ceux qui depuis un blog, un petit site ou une publication de moindre renom font en réalité un travail de fond, de mise en perspective et/ou de révélation. Le fail est visible. Et je ne parle même pas des blogueurs ou de l’internaute lambda. Participatif mon cul quoi.

Sur Owni.fr, Enikao détaille plus longuement ce concept, auquel il se dit bizarrement (?) favorable (clic, clic, clic). Je dis bizarrement car les explications développées vont toutes dans le sens immédiatement lisible d’une mise en avant du flux – loin d’être le plus intéressant – des professionnels de la profession, qu’elle soit politique ou journalistique. Une sorte de création d’une nouvelle éditocratie aux côtés d’une « élite » ouébienne de la pensée (et de l’action) molle et désavouée.

Affligeant. Et voué à l’échec face à un internet libre dont les sources et développements reposent sur le sens contraire de ce tableau des élèves de « bonnes familles ». Je n’y vois pas l’once d’un intérêt, pouvant regrouper, par exemple, certains flux twitter concernés via des listes. Le pire c’est que cela pourrait s’annoncer contre-productif dans les combats à venir avec le constitution d’une sorte d’establishment bis des thuriféraires du « ne rien changer » qui vont tenter d’attirer bientôt, je prend les paris, quelques blogueurs aussi réputés qu’imbus et suffisants.

La réaction ne s’est d’ailleurs, et donc, pas faite attendre puisque dans un beau délire collectif le « vrai » web a retourné la situation pour se gausser de ceux qui prétendent le contrôler ou/et lui donner des leçons en voulant y retrouvé une position dont ils ne se sont pas encore résolus à accepter la perte définitive à force de servilité (voulue ou subie).

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