Mediapart met en ligne les preuves sonores que l’affaire Bettencourt est une affaire d’Etat

Posted on 21 juin 2010

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Corruption, collusion au plus haut sommet de l’Etat : l’affaire Bettencourt éclabousse le pouvoir; et sa possibilité à rester en place est désormais posée avec encore plus de force. Aujourd’hui le site Mediapart, qui a révélé la teneur d’enregistrements mettant en cause Eric Woerth (et son épouse), Valérie Pécresse et Nicolas Sarkozy, met en ligne une partie des bandes sonores dont il dispose. Il s’agit de discussions enregistrées entre mai 2009 et mai 2010 par le maître d’hôtel de la milliardaire au domicile de cette dernière.

On peut entendre ici une conversation entre la milliardaire Liliane Bettencourt et le gestionnaire de sa fortune, Patrice de Maistre. Et pour tout dire cela fait froid dans le dos sur la façon dont certains disposent et utilisent des moyens financiers pour s’attacher les bonnes grâces du pouvoir politique. Trois chèques sont donc ici évoqués à destination de Pécresse (alors en campagne), Woerth, et Sarkozy lui-même. «Ce n’est pas cher, c’est le maximum légal, 7500», plaide Maistre, expliquant: «En ce moment, il faut qu’on ait des amis».

D’autres extraits sont accessibles dans la partie en accès payant de Mediapart. Le site 20 Minutes.fr en résume la teneur, nouvelle démonstration d’un (quasi) incroyable scandale d’Etat avec obtention de faveurs sur le plan judiciaire au passage.

Voici ce qu’explique  20 Minutes.fr au sujet de ces autres bandes :

« Il y est question du rôle joué par l’Elysée dans la procédure judiciaire qui oppose la fille de Liliane Bettencourt au photographe François-Marie Banier, soupçonné d’avoir abusé des largesses de la milliardaire. Le premier date du 12 juin 2009, le deuxième du 21 juillet 2009 et le troisième du 23 avril 2010, soit quelques semaines avant l’ouverture du procès du photographe début juillet.

On y entend Patrice de Maistre citer à plusieurs reprises Patrick Ouart, le conseiller judiciaire de Nicolas Sarkozy, qui «l’aime beaucoup» et le convoque au moins deux fois au palais de l’Elysée pour lui faire part des avancées de l’affaire sur le plan judiciaire. Dans le 2e extrait, on apprend notamment que le procureur Courroye va annoncer le 3 septembre que la demande de Françoise Bettencourt-Meyers est irrecevable. Ce qui fut effectivement le cas. Dans le 3e extrait, Patrice de Maistre explique à l’héritière que Patrick Ouart lui a confié que «le Président [continuait] de suivre cette affaire de très près. En première instance, on [l’Elysée] ne peut rien faire de plus mais en cour d’appel, si vous perdez, on connaît très très bien ce procureur »

Un mot : DEMISSION

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